Quelle est l’origine de l’expression « tourner de l’œil » ?

Régulièrement nous essayons de vous faire découvrir l’origine d’une expression en rapport avec les yeux ou la vue. La dernière fois nous avons vu d’où venait l’expression « sortir par les yeux » . Aujourd’hui nous allons voir une autre expression : « tourner de l’œil » .

Que signifie-t-elle ?

Aujourd’hui, « tourner de l’œil » signifie s’évanouir, tomber dans les pommes. On peut l’employer dans le sens de faire un malaise à cause d’une maladie ou d’une forte fièvre. Ainsi pourra-t-on dire d’une personne malade, que « sa forte fièvre lui a fait tourner de l’œil ». Toutefois, on l’utilise plutôt dans le cas d’un choc, physique ou psychologique. Par exemple, on tourne de l’œil quand on prend un coup sur la tête et qu’on est KO. On bien encore en découvrant une énorme araignée dans son lit (si on est arachnophobe).

Inversement, cette expression sert aussi à qualifier le fait d’être en train de s’endormir. Mais on ne parlera pas alors du fait de se coucher tranquillement dans son lit. Ce serait plutôt le fait de s’endormir à cause d’un ennui profond. Ainsi, il n’est pas rare que des étudiants tournent de l’œil en amphi lorsque le prof n’est pas intéressant et débite son cours sur un ton monocorde. Si vous vous dites que ça sent le vécu, vous avez raison !

D’où vient-elle ?

Cette expression existait déjà autour de 1800. Mais « tourner de l’œil » n’a pas toujours eu le sens qu’on lui donne aujourd’hui. A l’origine, on parlait de quelqu’un en train de mourir. L’image n’est pas très jolie, mais au moment de passer l’arme à gauche, on a parfois les yeux exorbités et le regard qui se tend dans une direction. « Tourner de l’œil » y faisait alors directement référence, on parlait même de « tortiller de l’œil » (ou des yeux). Heureusement de nos jours, rien d’aussi dramatique. Un peu de repos et on repart !