Que signifie « avoir les yeux de Chimène » ?

"Avoir les yeux de Chimène"

"Avoir les yeux de Chimène", c'est tout simplement être amoureuse.

Que signifie « avoir les yeux de Chimène » ?

Régulièrement nous essayons de vous faire découvrir l’origine d’une expression en rapport avec les yeux ou la vue. La dernière fois nous avons vu d’où venait l’expression « il fait beau voir / il ferait beau voir » . Aujourd’hui nous allons voir une autre expression : « avoir les yeux de Chimène » .

Que signifie-t-elle ?

« Avoir les yeux de Chimène », c’est porter un fort intérêt, voire éprouver une passion pour quelque chose ou quelqu’un. On l’utilisera toutefois plutôt pour décrire le comportement d’une femme envers un homme pour lequel elle a une attirance certaine. « Avoir les yeux de Chimène », c’est tout simplement être amoureuse, et donc, regarder avec amour. Toutefois, par extension, cette expression peut aussi s’employer pour désigner le regard d’une femme qui se pose sur un objet qu’elle convoite.

D’où vient-elle ?

Peut-être connaissez-vous « Le Cid » , la pièce de Corneille. Nombre d’entre nous avons dû la lire au lycée. Pour ceux qui auraient oublié, ou tout simplement ceux qui seraient passés entre les gouttes, cette pièce prenait pour héros, Rodrigue, dont Chimène était éperdument amoureuse. Une histoire de famille à la Roméo et Juliette, en un peu moins dramatique. Même si rien n’est explicitement écrit, on imagine que l’histoire se finit mieux. On reste tout de même loin « happy end » de comédies romantiques à l’américaine.

Les premières représentations de la pièce, en 1637, sont un triomphe. A tel point que tout Paris en parle. Rien d’étonnant alors qu’on ait tiré une expression de l’histoire de nos deux tourtereaux.

Pour la petite histoire

Rodrigue, surnommé « Le Cid » dans la pièce, était inspiré d’un guerrier ayant réellement existé au XIe siècle, Rodrigo Díaz de Bivar dit le Cid Campéador. Par ailleurs, dans la pièce, Rodrigue est soumis à un dilemme. Pour venger son père, il doit tuer le père de Chimène, avec laquelle il doit se marier. Ainsi, soit il venge son père et perd l’amour de Chimène, soit il choisit l’amour et portera le déshonneur toute sa vie. Quel que soit son choix, il aura des conséquences néfastes. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui un dilemme cornélien, dérivé du nom de l’auteur, Corneille.

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