« Il fait beau voir » et « il ferait beau voir »

Faire beau voir

Non, cette expression n'a rien à voir avec le temps qu'il fait, si beau soit-il.

« Il fait beau voir » et « il ferait beau voir »

Régulièrement nous essayons de vous faire découvrir l’origine d’une expression en rapport avec les yeux ou la vue. La dernière fois nous avons vu d’où venait l’expression « ne voir que l’arbre qui cache la forêt » . Aujourd’hui nous allons voir une autre expression : « il fait beau voir / il ferait beau voir » .

Que signifie-t-elle ?

Selon que cette expression est employée au présent ou au conditionnel son sens n’est pas du tout le même. On pourrait presque dire qu’elles s’opposent.

« Il fait beau voir »

Autant le dire tout de suite, cette expression n’est plus que très rarement utilisée. Même si le vintage fait recette de nos jours, ce n’est pas le cas pour les expressions. On peut dire que celle-ci a un côté très vieillot. Cette expression sert à marquer sa joie et son approbation face à quelque chose. Par exemple, en voyant de la bonne humeur sur les visages des membres de votre famille. Ils vous réchaufferont le cœur. D’une autre façon, voir ses élèves faire preuve d’application et de volonté rendra heureux un professeur et il ne pourra qu’approuver leur comportement.

« Il ferait beau voir »

Il ne faut pas confondre cette expression avec son équivalent au présent. Ici on manie l’ironie. « Il ferait beau voir » pourrait se comparer à « ce serait un comble ». « Il ferait beau voir qu’un froussard comme toi décide de se battre ! » C’est une façon de dire qu’on n’y croit pas une seule seconde. Remarquez bien qu’il n’y a même pas une idée de bonheur si finalement cette chose arrivait vraiment. Non, ici on se montre moqueur et narquois.

D’où vient-elle ?

Cette expression n’est pas datée mais on peut dire qu’elle remonte à plusieurs siècles. Même sa version conditionnelle se retrouve dans les pensées philosophiques de Denis Diderot publiées en 1746. Elle n’est donc pas toute jeune. A noter qu’à cette époque « il fait beau… » était souvent suivi d’un verbe, mais pas nécessairement « voir ». Ainsi, dire « il fait beau lire » tel ou tel livre, signifiait que sa lecture était agréable.

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