Daltonisme et couleurs

Voir les couleurs, c'est le travail de notre rétine. Mais les voyons-nous bien ?

Le daltonisme et les couleurs.

Pour la plupart d’entre nous, voir les couleurs est comme entendre ou sentir. C’est un acquis à ce point encré en nous que nous n’imaginons pas le monde autrement. Pourtant, nos chiens et nos chats, ne voient que deux couleurs, le jaune et le bleu. Pour les lapins, ce sera plutôt le bleu et le vert. Et tous les humains ne perçoivent pas les couleurs de la même façon non plus. Et c’est encore plus vrai pour les personnes atteintes de daltonisme par exemple.

Qu’est-ce que la couleur ?

La lumière est une onde, et comme toutes les ondes, elle est composée d’une multitude de longueurs. Une couleur est tout simplement une longueur d’onde de la lumière. Selon où vous vous situez dans ce spectre, vous verrez du rouge, du bleu, du vert ou autres.

Pourquoi voit-on des couleurs ?

Notre rétine est tapissée de 2 types photorécepteurs :

  • Les bâtonnets : ils ont pour fonction de distinguer la lumière, les détails.
  • les cônes : Ils sont de 3 types et sont là pour détailler les couleurs.

Ce sont ces cônes qui vont nous permettre de voir les couleurs. Plus particulièrement, chacun est sensible à une couleur : le bleu, le vert ou le rouge. Vous l’aurez compris, l’humain ne voit donc pas réellement toutes les couleurs du spectre. Il les reconstitue à partir de l’intensité de la réaction de chaque cône.

 

Le daltonisme, qu’est-ce que c’est ?

C’est une anomalie génétique qui va avoir pour conséquence de perturber la perception des couleurs. Contrairement à ce qu’on imagine parfois, le daltonisme ce n’est pas voir en noir et blanc. Les choses sont un peu plus complexes que ça.

Les différents types de daltonisme.

On différencie 3 formes de daltonisme :

  • Le monochromatisme : il n’y a aucun pigment sur les cônes. On ne voit alors qu’en noir, blanc et nuances de gris. Une forme très rare qui ne touche qu’une personne sur 40.000 environ.
  • Le dichromatisme : représente environ 25% des cas. Un des trois pigments est manquant, le plus souvent le rouge. Lorsque c’est le cas, des teintes de vers et de jaune vont remplacer le rouge.
  • Le trichromatisme anormal : Cette forme représente légèrement moins de 75% des daltoniens. Les 3 pigments sont présents mais la perception des couleurs est faible. Différencier rouge et orange, ou rose et mauve peut être difficile.

Qui touche-t-il ?

Cette anomalie est relativement fréquente mais touche plus particulièrement les hommes. Environ 8% des hommes sont concernés, pour seulement 0.5% des femmes. Cette différence s’explique par le fait que le gène en cause est porté par le chromosome sexuel X et qu’il est récessif. L’homme n’ayant qu’un seul chromosome X, il suffit que sa mère lui transmette un gène défectueux pour qu’il soit daltonien. En revanche, la femme aura une deuxième chance, la présence d’un gène sain suffisant à échapper à cette anomalie.

Diagnostic et traitement

Le diagnostic est assez simple. Il s’agit le plus souvent d’effectuer un test d’Ishihara. Il consiste à identifier des nombres cachés au milieu de points de couleurs. En fonction des cartes qui posent problème on saura de quel type de daltonisme vous souffrez. Dans cet exemple vous verrez le nombre 74 si votre vue est normale. En revanche, si vous avez du mal avec le vert ou le rouge vous verrez un 21.

Aucun traitement n’existe à ce jour. Toutefois des recherches sont en cours et impliquent l’utilisation d’un virus spécifique pouvant restaurer la capacité à voir les couleurs. Les résultats semblent probants sur des primates et seraient transposables à l’homme.

 

Comment vivre avec son daltonisme ?

Bien évidemment, tout va dépendre de son importance et de son type. Si les trois pigments sont présents les conséquences sont minimes. S’il manque un des pigments, tout est une question d’adaptation. On naît avec le daltonisme, par conséquent, on apprend à vivre avec. Ce n’est pas parce qu’on voit l’herbe rouge, qu’on ne sait pas qu’elle est verte pour les autres. Tout n’est donc qu’une question d’adaptation et de communication. Le cas des monochromatiques est évidement plus compliqué, et d’une certaine façon plus triste. Toutefois, seules les couleurs sont absentes, l’acuité visuelle demeure parfaite.

Pour l’anecdote, l’ancien président américain Bill Clinton est daltonien, et a souvent plaisanté sur le sujet à la maison blanche.

Le daltonisme et l’enfant

Bien que peu handicapant pour l’adulte, le daltonisme peut être un problème dans la scolarité de l’enfant. En effet les couleurs sont omniprésentes dans l’apprentissage scolaire. Les légendes, les cartes, les croquis scientifiques regorgent généralement de couleurs. Mais ces dernières peuvent devenir source de confusions et de difficultés. Généralement, en France, un dépistage est fait à l’entrée à l’école primaire, directement par le personnel de santé, à l’aide d’un test d’Ishihara. Si votre enfant est daltonien, n’hésitez pas à prévenir le personnel enseignant, qui s’adaptera dans la mesure du possible.

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